Bijor ms'io-dèmes,
Thay 56,
Je reconnais que jacter un bidule façon San Antonio ça peut le faire mais parfois ça coince dans les engrenages de la comprenette::e-. Mes petits moyens en matière littéraire m'ont contraint à prendre de la distance avec les oeuvres de Balzac et Flaubert. En revanche le style Célinien me convient mieux.
Cependant, je possède encore quelques résidus de classicisme qui me permettraient d'écrire un petit texte mignon tout plein qui ravirait les uns mais ne m'épargnerait pas pour autant quelques critiques fondées... ou pas.
Du reste, si la critique n'avait pas de sens, elle n'existerait pas::e-.
Pour le fun je vais 'relooker' mon petit message d'hier qui d'ailleurs n'avait pour ambition que de faire réagir... On peut dire 'Mission accomplie'

...
' Samedi matin Bruno, le concessionnaire Marlin m'a appelé pour m'informer que le 630 équipé du nouveau moteur (Yamaha 115 cv) était livrable le jour même si je le souhaitais.
Nonobstant la fatigue éprouvée la veille lors de mon retour d'Espagne, j'ai accepté d'aller au port de st Laurent pour effectuer quelques essais.
A Midi sonnantes, je me suis rendu en compagnie de mon fils Alain sur le quai situé face à la capitainerie. Bruno s'y trouvait déjà.
Une sortie en mer nous édifiait sur deux points: L'excellence du moteur en terme de puissance et de limitation de décibels. Mais elle démontrait aussi une formidable tenue du bateau sur une mer quelque peu agitée.
En effet, le sieur Mistral avait décidé ce jour là de tout tenter pour me décourager de rejoindre Mandelieu. Je dois reconnaître que ça a failli marcher tant je craignais de me lancer dans une aventure aussi périlleuse pour le bateau que pour ma propre sécurité.
Pour autant, laisser le Marlin à quai au port de St Laurent ne me poussait pas à un enthousiasme débordant.
Je décidais donc de prendre la mer pour conduire ma nouvelle acquisition au port sec de Mandelieu (Port Inland), mon fils se chargeant de me 'récupérer' sur place.
L'inconnu dont mon petit doigt subodorait l'importance, se situait au delà du Cap Gros (pointe extrême du cap d'Antibe).
La traversée de la zone située entre mon point de départ et ce lieu, s'effectuait comme une gentille promenade de santé à 3500 tours minute malgré les mouvements de l'onde que les rafales de vent ne parvenaient pas à rendre agressives. La cause évidente en était le couvert de la côte qui s'avance jusqu'au point fatale.
Eh bien c'est là que tout a commencé et par bonheur, que tout n'a pas fini. Les paquets d'eau se sont alors précipités sur l'avant du sr. Je ne voyais plus qu'eux. C'est ainsi que j'ai ignoré durant quelques minutes la présence de la côte, proche d'une soixantaine de mètres(gracias!).
Repérant un Hélicoptère qui tournait pas très loin je me suis pris à espérer qu'il n'ait pas pour mission de relever les infractions.
Un semi-rigide de couleur orange me précédait dans le bouillon qui s'agitait à mesure que j'avançais. Progressivement la distance s'estompait entre lui et moi. Au passage, je constatait qu'il était équipé d'un moteur de soixante cv. Je me rappelais l'avoir vu sortir à St Laurent.
Je saluait le couple qui s'y trouvait tout en ayant une pensée émue à leur endroit.
Et puis amer constat, le cap gros n'est pas le lieu le plus exposé. Passé la baie des milliardaires plus rien n'abrite la côte de la violence des vents.
Je ne sais si la puissance d'un moteur change quoique ce soit devant la furie de vagues rapprochées arrivant en séries sur la proue du bateau.
Là j'ai réalisé que nos merveilleux engins offrent une énorme prise au vent et qu'il est indispensable, voir vitale, de ne pas laisser celui-ci taquiner les flancs de l'embarcation. Ce qui, en clair, signifie qu'il est impératif de garder le nez au vent.
Pas question d'aller à 3000 tours, dès que je m'y hasardais un vol plané avec atterrissage douloureux, même très, me rappelait à l'ordre.
Je me suis demandé comment les gens que j'avais dépassés s'en sortaient. Il eut été dangereux pour moi de faire demi-tour pour m'en assurer. J'avoue que je n'en avais pas la force.
Il me restait à espérer qu'il avaient pris le chemin du retour car je les voyais mal poursuivre leur route dans ces conditions.
La balise de la fourmigue, au large de Golfe-Juan, m'indiquait qu'une bonne étape serait atteinte lorsque je m'y trouverai à proximité.
La question que l'on se pose dans ce genre d'entreprise c'est: Jusqu'à maintenant c'est gérable, mais si cela devenait plus fort, est-ce que les six mètres du bateau résisteront?
Un élément doit aussi impérativement s'imposer: Ne pas laisser prise à la panique, on doit sous peine de 'cata' garder ses ressources psychologiques en permanence. Facile à dire?...ouais, mais on n'a pas le choix.
Au dessus de l'île ste Marguerite c'était maintenant deux hélicos qui tournaient.
J'aime autant dire que de très rares bateaux se risquaient à naviguer. Même les plus gros s'étaient mis à l'abri.
En plein au milieu des crêtes d'écume, progressant péniblement, je me prenais à penser aux gens qui depuis leur maison voyaient au loin ce spectacle.
Estimaient-ils qu'il s'agissait de la démarche d'un inconscient ou bien de celle d'un homme qui connaît et maîtrise les ressources de son embarcation?
Une faible accalmie des éléments se ressentait à hauteur du Palm-Beach de Cannes. Evidemment...Le couvert de Ste Marguerite. Après ça se corsait de plus belle.
Deux surprises m'attendaient à la sortie de ce 'goulot'. La première: Le constat d'une eau si limpide qu'on y distinguait les espaces sablonneux de ceux occupés par les posidonies.
La seconde, une kyrielle de véliplanchistes et de 'planchistes jouant au cerf-volant' (désolé, le nom attribué aux adeptes de ce sport ne me vient pas en mémoire) sillonnaient l'eau à grande vitesse, s'entrecroisant entre la pointe de la plus grande île et celle Cannes.
Ces braves gens constituaient une barrière difficile à franchir sans télescopage. Je du plusieurs fois arrêter ma progression. Bon gré malgré,
L'immeuble du Royal Casino qui indique la présence de l'embouchure de la Siagne, bien qu'encore éloigné se rapprochait.
Quelques montagnes d'eau à franchir, le couvert de L'Estérel ne jouait pas encore tout à fait son rôle. Plusieurs claques magistrales suivies d'un cri de douleur avaient encore lieu.
Puis lorsque des vaguelettes ne dépassèrent un mètre de haut, j'actionnais l'accélérateur. La distance en direction de la rivière s'amenuisa en un clin d'oeil.
Les eaux calmes de la Siagne me rappelèrent combien il est agréable de retrouver la quiétude des lieux protégés. Mon fils, tous sourires, m'attendait. Je le prenais à bord et lui laissais bien volontiers les commandes pour la remontée vers port Inland.
Voila donc mon texte revu à la hausse en terme de longueur et d'exigences de style::e-


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Courageux sont ceux qui le liront jusqu'au bout. Merci à qui comprend que parfois face aux aléas météorologiques la législation d'ordre maritime est bien difficile à respecter dans toute sa rigueur.

:sc))Burtiflup