SUJET :

Je voudrais vous narrer une aventure qui m'est arrivé cet été , et qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.
J'avais décidé d'aller déjeuner à Port Cros, et en sortant, de me faire une petite sieste au mouillage près de Bagaud,juste en face.
Il y avait un avis de vent frais sur Est Varois.
La mer était calme, vraiment calme .....TROP calme .....
A peine avais-je crocheté la bouée de corps mort qu'un vent de folie s'est brutalement levé.
Bon, OK, je vais me régaler en remontant au vent, ai-je pensé
vite largué, cap sur Bénat, sitot sorti de la passe, ce n'était pas un vent frais qui m'a cueilli, mais un grand frais, soulevant des vagues que je ne qualifierais pas de "mur d'eau " mais, disons une mer bien formée par ce vent de 30 Nds.
Peanuts pour mon bateau
Malheureusement, j'ai mal négocié une vague plus haute que les autres, l'ai escaladé pour retomber brutalement de l'autre coté, quoique j'étais vraiment à petite vitesse, environ 2500 t:mn à 12 nds.
J'ain entendu un grans BOUM contre la coque, suivi de plusieurs autres chocs.
J'ai immédiatement pensé à l'ancre, car un bruit de chaine qui se déroulait m'a fait craindre le pire.
Effectivement, le pire était bien là! La chaine était sortie du barbotin et les quelques 40m se déroulaient .
Mais, par une chance de ... pendu...la chaine, en se déroulant, avait entraîné le cable de rélécommande du guindeau, et c'est ce cable électrique, fragile, qui avait empêché la chaîne de se dérouler entièrement.
l'expression "tenir qu'à un fil " avait tout son sens.
Assis au bord du puits à chaîne, j'ai remonté ,non sans difficulté, les quelques 2 à 3 mètres qui s'étaient barrés, avec évidemment l'ancre CQR inox de 10 au bout.
Laissez-moi vous dire que si c'étaient les 40 m qui s'étaient enfuis, je n'aurais jamais pu remonter à la main.

J'aurai été inévitablement amené à couper l'étalingure, perdant ainsi tout le mouillage.

L'éralingure , je vous le rappelle , c'est une garcette qui relie le dernier maillon de la chaîne à un pontet solidement boulonné dans le puits, de préférence dans la partie haute. Si, par malheur le quideau venait à se bloquer en déroulant, l'étalingure est le dernier rampart pour ne pas voir tout le mouillage fiche le camps au fond .
Cette étalingure est donc constituée d'une garcette transfilée en 3 ou 4 fois entre le dernier maillon et le pontet, comme dit plus haut, et terminée par un solide noeud .
Dans l'éventualité ou l'ancre venait à "s'enraguer" entre deux rochers sans qu'il soit possible de la remonter, par mesure de sauvegarde pour le bateau et l'équipage, on peut être amené à la couper avec un cutter ou un couteau.
Dans mon cas décrit plus haut, ne pouvant pas remonter les 40 m pendant, cela eût été incontournable.
Donc, tout s'est bien terminé, je suis rentré au port ,même pas mouillé, ou si peu

L'histoire en serait resté là si je n'avais pas eu l'idée de perfectionner la retenue de l'ancre que j'avais, évidemment, installé pour que cette aventure ne se reproduise plus.
J'avais passé un morceau de chaîne avec un mousqueton au bout que je crochetais à la manille reliant l'ancre à la chaîne.
Je me suis couché sur le ventre pour rentrer ma tête dans le puits afin de mailler ce bout de chaîne au pontet de l'étalingure.
Ce pontet, boulonné tout en haut de la paroi , est invisible sauf à rentrer la tête dans le puits.
Et là, j'ai découvert quelque chose qui m'a donné froid dans le dos.
L'étalingure était constituée d'une manille, même pas inox, qui était évidemment rouillée et bloquée, impossible à defaire
J'ai tout essayé,rien, nada, que dalle
Vous imaginez ce qui aurait pu se produire lors de mon aventure à Port Cros ?????
Ne pouvant me séparer de mon mouillage, j'aurai dérivé jusqu'à me mettre au plain sur les rochers du cap Bénat, ou de Cavalaire, ou du Cap Camarat
J'ai appelé le chantier reponsable de ce prodigieux chef d'oeuvre,soit YACHTING 83 au Gapeau, qui, entre parenthèses, n'en est pas à son coup d'esssai.

J'AI HURLé au téléphone.... Je crois que nos relations sont quelque peu gâtées.

Tant pis pour nous!!!! il ne nous reste plus qu'à , con, tinuer à te subir!!!!

Merci, Jacques, pour le récit de ton aventure qui aurait pu arriver à chacun d’entre nous .

Cela attire au moins notre attention sur le fait que naviguer sur des grosses vagues ne s’improvise pas et que la moindre erreur peut être fatale

J’ajouterai que, comme le dit l’adage, le « mieux » est souvent l’ennemi du » bien » est que remplacer un
« bout à casser » par une chaîne ou une manille n’est pas forcement une bonne chose

J’ai failli le faire en son temps sur mon 73 Skydeck mais je me suis bien vite ravisé et ai laissé la cordelette nylon en 5 mm qui était installée

Sur des bateaux plus gros, on trouve des "crocs d'étalingure" qui sont, sur le principe, comparables dans leur fonction à des mousquetons à ouverture sous charge. (à ne pas confondre avec les mousquetons de drisse.)
Concrètement, ces matériels sont souvent commandés par des systèmes hydrauliques et, dans tous les cas, à distance.
Pas question, bien sûr, d'aller mettre les mains dans le système, à proximité d'une chaine qui peut être sous tension.
Pour nos petits bateaux, je pense qu'il serait prudent de couper le bout avec un couteau emmanché.
Si c'est un mousqueton à ouverture sous charge qui équipe le mouillage, on peut faire courir le bout de déclenchement d'ouverture assez loin de la zone de danger.

Sur TOUS mes bateaux,le mouillage avait une importance capitale.
Blocage de l'ancre par une tige transversale ou tout autre moyen de sécurisatioon.
- rien de tel n'était prévu sur celui-là
étalingure comme décrit
- manille galva dans un puits à chaine

Je vais vous raconter un autre "exploit" de ce Monsieur, qui en dit long sur ses compétences et son sérieux.
Lors de la commande,du bateau je lui avait confié celle du moteur, qu'il a installé.
Il m'avait prévenu par téléphone que tout était prêt pour un essai en mer.
Vous imaginez mon impatience ....
Arrivé sur le chantier, le bateau était à l'eau,nous voila partis.
Petit tour en mer,petit clapot, PARFAIT
Revenus au chantier, le charriot étant resté en place, nous manoeuvrons ( enfin,IL manoeuvra ) pour nous mettre entre les fourches, et voila le bateau hors de l'eau, puis sur ber.
Quekque chose me chiffonnais, je n'arrivais pas à savoir pourquoi.
Après avoir fait plusieurs tours autour du bateau en cherchant ce qui me tracassait .....
J'ai réalisé soudain .....

HORREUR ..... IL N'Y AVAIT PAS D'ANCRE

Nous étions sortis en mer sans mouillage , avec un moteur juste installé. Nous aurions pu nous prendre un plastique dans l'hélice en sortie du Gapeau, ou une branche, ou caler ......
Le vent et les vagues portant à la cote, nous aurions été drossés sur les rochers en quelques minutes, sans pouvoir réagir.

Le bateau aurait battu tous les records de longévité

Meltem;
mais je me suis bien vite ravisé et ai laissé la cordelette nylon en 5 mm qui était installée
C'était pareil sur mon ZAR,
Comme quoi il y a des chantiers compétants, et des charlots

Salut Ulysse, en lisant ton retour d'expérience, je conclue que le montage de ton mouillage principal n'est pas équipé d'une sécurité quand l'ancre est à poste.

Mon ancien Beneteau flyer 6.6 sd et mon actuel NZO ont en plus de l'attache du mouillage située en fond de coque, un bout de sécurité qui retient l'ancre sur son socle quand tu navigues ou que tu tractes ton bateau. Maintenue par ce bout et un mousqueton en inox, la chaîne ne peut pas se dérouler.

Une ancre qui se fait la malle quand tu roules, cela ne doit pas être bien amusant non plus.

Ma petite expérience me fait dire que le guindeau électrique est un accessoire vraiment utile mais il ne faut pas lui faire une confiance absolue.

Salut Scata,
mon mouillage n'était pas équipé, mais après mon aventure j'avais fait un système de chaînette qui remédiais à ça.
Mais hier, c'est en voulant perfectionner en mettant un mousqueton inox plus rapide et pratique que je me suis aperçu du problème de l'étalingure.

En fait, il y avait DEUX problèmes ..... C'est quand même énorme

Au téléphone, j'ai pourri le responsable, le traitant de tous les noms d'oiseau.
Comme j'ai enlevé mon bateau de son chantier pour le mettre ailleurs, je lui ai INTERDIT à l'avenir de mettre les pieds sur mon bateau, incapable et incompétant qu'il était
YACHTING 83, au Gapeau

Bon, et bien on a compris ...
Ton chantier, tu l’as habillé pour l’hiver

Ceci dit je suis vraiment étonné que ces mesures de securité ne soient pas automatiques sur un SR aussi imposant .

Dans une marque que je ne citerai plus tous les guindeaux a partir du « 57 » sont équipés d’office d’une étalingure souple, d’une barette metallique en acier inox qui bloque à poste avec une molette à visser la verge de l’ancre sur son support et d’un cable de securité frappé par un mousqueton sur la chaîne rembobinée par le barbotin afin de l’empêcher de glisser vers le bas .

Que voulez vous il y a encore des entreprises sérieuses qui poussent la sécurité jusqu’au bout dans tous les domaines ....

Bien sûr cela a un prix

Mais si vous restez sur du «  low cost » faut pas venir se plaindre du manque de sérieux .
La qualité cela se paie à tous les niveaux

Meltem,
Ce n'était pas du "low cost" mais plutôt le contraire.
Il venait en concurence avec le " Zar 75 suite " qui me plaisait beaucoup, et encore plus à Madame.
Je ne peux pas dire la différence de prix, je m'en fichais, mais le revendeur local du Zar ne pouvait pas me procurer une place au port, contrairement à YACHTING 83
On a vu ce que j'en ai fait de sa place sur étagères, 2 000 € + 50 mises à l'eau pour l'année, j'y suis resté 6 mois et 10 mise à l'eau , et j'ai dû acheter une remorque, nouvelle place gardiennage, treuil électrique , carte came d'Hyères ,soit un supplément de plus de 7 000 €uros.

Ouai ! Je vais lui faire une publicité d'enfer à ce tr.. du Q, iOn n'a pas fini de m'entendre dans le milieu du nautisme de Hyères.

Jacques,

Sur le fond, tu as raison, totalement raison.

Sur la forme, perso, j'ai viré cette étalingure qui m'emmerdait plutôt que tout le restant.

Tu ne penses jamais à resserrer le tourteau de ton guindeau avec la clé à winch qui est livrée avec ?
Moi je n'y pense pas non plus, mais quand je remonte mon ancre et que ça commence à patiner dans la choucroute, j'y vais et je resserre, et là, l'ancre ne bouge pas.

Je rappelle d'ailleurs qu'il est bon chaque année de démonter, nettoyer son tourteau de guindeau, bien le graisser et le remonter. Et ce n'est par parce qu'il est graissé que le cône se mettra à glisser plus. Car cône sur cône, même graissé, ça ne bouge pas.

Mais je termine quand même en rappelant, que sur le fond, tu as totalement raison.

Et oui, Ulysse, un vieux loup comme tu l’es ne pouvait pas ignorer qu’acheter un bateau avec une place de port etait mettre un pied dans la «  magouille »

Car, si je ne m’abuse, cela est totalement interdit par la réglementation et les places de port doivent être attribuées selon un ordre chronologique d’inscription des demandes auprès des autorités compétentes ...

Listes pouvant être consultées régulièrement par les demandeurs ...

Viens donc voir comment cela se passe dans les ports du Léman, juste pour te rendre compte

Mais à force de vivre dans la magouille on pense en être hors d’atteinte et hélas quand cela vous tombe sur la tronche on s’aperçoit qu’on est dedans jusqu’aux co...les

Et pour couper l’herbe sous le pied de ceux qui vont encore me dire que je fais ma «  vierge effarouchée «  je dirais qu’on ne peut pas participer aux magouilles ambiantes quand cela nous arrange et s’en plaindre ensuite ...

Ps, je rebondis sur le concess Zar du coin, que je connais bien, pour te dire que Lui, n’est pas rentré dans la magouille même s’il a perdu une vente ......

En fait, si je comprends bien , non seulement tu as manqué l’achat d’un superbe bateau mais en plus tu n’as tout de même plus de place

Mauvaise affaire n’est il pas ???

Si je peux me permettre parce que je connais l'histoire de Jacques, il n'y avait aucune magouille au départ, ni à l'arrivée.

Si Jacques n'avait pas une tête de pioche comme moi , il serait allé en face chez Portland, et il y serait toujours.
Une place sur étagère dans un chantier privé, ce n'est pas de la magouille.
Juste Jacques est tombé sur le mauvais. D'ailleurs, je ne connaissais même pas ce chantier. Mais je ne connais pas tout non plus. Loin de là.

Est-il utile de rappeler que les constructeurs de bateaux devraient mieux choisir leurs concessionnaires. Promarine, pourtant bien présent sur un autre forum de bateaux devrait lire ce post et contacter Jacques sans délai. Car si les imperfections du Promarine de Jacques dues à de la jeunesse sont encore acceptables de la part d'un chantier, pour je reste, je laisse Jacques faire les commentaires, je lui fais totale confiance

Alors Toutes mes excuses à Jacques et au chantier incriminé à tord.
Je pensais qu’on lui avait attribué une place de port avec l’achat de son bateau ...

Comme cela se fait fréquemment

Laurent,
Ce n'est pas le barbotin qui patinait dans la semoule... Non ,non
L'ancre sort par l'étrave, elle se trouve dehors, le davier à l'extérieur, la charrue (CQR) à l'extérieur, seule la verge pénètre à l'intérieur ( je vous passe de vos commentaires grivois ).
Le guindeau est boulonné sur la paroi, de l'autre coté du puits, il y a donc une bonne longueur de chaîne entre l'oeil de l'ancre et le barbotin.
C'est à cause de cette longueur de chaîne qui peut battre dans un grand coup et se dégager du barbotin.

Alain,
un port privé n'est pas de la magouille,Portland ne représentant pas ZAR, il a le droit ne n'accepter que les clients des marques qu'il représente et qui lui ont acheté un bateau.
De même que GAPORT qui représente BSC

fait, si je comprends bien , non seulement tu as manqué l’achat d’un superbe bateau mais en plus tu n’as tout de même plus de place

Bien vu, j'ai été doublement couilonné

probleme de riche...

quand tu bosses avec un grappin de 3 kg et 3 metre de chaine avant le cablot neutre au fond d'un seau, t'as pas ce genre d'emmerdes.


change de bateau.

Le guindeau est boulonné sur la paroi, de l'autre coté du puits, il y a donc une bonne longueur de chaîne entre l'oeil de l'ancre et le barbotin.
C'est à cause de cette longueur de chaîne qui peut battre dans un grand coup et se dégager du barbotin.

Jacques, ce que tu nous dis là me chiffonne. Comment une chaîne du bon diamètre peu échapper du barbotin, même avec le mou de chaîne comme tu l'expliques ?

Es-tu bien sûr que le diamètre de chaîne qu'il ta foutu est le bon pour le guindeau installé sur ton bateau.
Parce qu'au mètre, une chaîne de 6 vaut au moins 1 € de moins qu'une chaîne de 8, donc tu vois, ( moi aussi j'ai 50 mètres de chaîne en 8 mm dans ma baille à mouillage), et 50 x 1€, t'imagine même pas l'économie
Ca me semble vachement bizarre ton truc

Je n'exclue pas évidemment que la chaîne se soit détendue suite aux coups à cause d'une rotation du guindeau
je dois t'avouer que je n'étais pas à l'intérieur du puits .
Cela dit, il y a non seulement la chaine + la manille longue, mais aussi toute la verge de l'ancre qui n'est bloquée que par le davier à l'extérieur, ce qui fait au total une longueur de 50 cm , voir plus.
Le diamètre des maillons est parfaitement en conformité avec les empreintes du guindeau.
Mais , je te remercie de me signaler, je vérifierai ça cet après-midi..

Je vais écrire un mémoire des ennuis que j'ai eu avec ce bateau depuis le début....
D'une part, avec le chantier de construction PROMARINE,
D'autre part avec le chantier de gardiennage et de service après-vente, YATCHING 83.

Dans le chantier PROMARINE, on voit bien qu'il y a deux chantiers en un:
- La construction de la carène et boudins, là rien à dire
- La finition , je leur ai demandé si ils recrutaient leur personnel à l'armée du salut

Jacques

Plus rien ne m'étonne des déboires de tout un chacun.
C'est malheureux, mais c'est comme ça.

Par contre, tu fais un mauvais procès à l'armée du salut.

Meltem dit : [color=]les zar a partir du 57 sont équipés d’office d’une étalingure souple, d’une barette metallique en acier inox qui bloque à poste avec une molette à visser la verge de l’ancre sur son support et d’un cable de securité frappé par un mousqueton sur la chaîne rembobinée par le barbotin afin de l’empêcher de glisser vers le bas .[/color]

C est exact et heureusement qu'il y a ce câble de sécurité et ce mousqueton attaché a la manille de la verge de l’ancre car avec les chocs et les vibrations la molette qui cale la verge à tendance à se desserrer. Ça peut arriver après de longue navigation ou après plusieurs jours sans ancrer. Je n'ai pas-encore-de guindeau.
Mais avec un guindeau je ne comprends pas comment l'ancre a pu se barrer...
Tu as eu bcp de chance de ne pas la retrouver dans l'hélice et l'embase.

Rien à craindre que la chaîne aille vers l'arrière , l'ancre a au contraire massacré l'étrave avec sa pointe accérée, puis le poids l'a entraînée vers le bas, et j'ai vite coupé les gaz.
Ou alors il eût fallu que j'accélère comme un malade....ce en quoi l'état de la mer dissuadait fortement