SUJET :

Hier après-midi je suis allé faire une petite chasse au large d'Hendaye; mer d'huile et chaleur d'enfer. J'ai senti tout d'un coup le vent souffler dans le tuba annonçant l'Embata: un gros coup de vent coutumier dans le coin en fin de journée quand le soleil a chauffé très fort la forêt des Landes aspirant l'air frais de la mer depuis Guétaria, Saint-Sébastien jusqu'à Hendaye. Le temps de remonter au bateau, la mer était blanche. Je vais chercher la madame et la chienne à l'abri dans une crique et nous voilà repartis vers Hendaye vent dans la gueule et bien secoués dans les gros creux et les déferlantes. Arrive alors un Sr dans le sens contraire (il descendait les escaliers) direction Saint-Jean de Luz qui nous fait un tête à queue d'enfer en se plantant dans la vague avec une énorme gerbe d'eau. je m'approche et me rend compte qu'il avait éjecté un passager. Au passage je récupère sa tong qui flottait et je le surveille pendant qu'il nageait tant bien que mal vers son bateau mais celui-ci c'était mal positionné le vent l'éloignant toujours du pauvre gars qui s'époumonait dans les vagues j'avais des difficultés à m'approcher, vu l'état de la mer et l'autre bateau qui tournait, sans risquer de l'écraser. Finalement à bout de souffle il a rejoint son bateau mais impossible pour les occupants de le remonter. La mer était vraiment en vrac et s'approcher de l'échelle c'était vraiment risquer de se faire assommer. J'ai essayé de calmer tout le monde et conseillé au gars dans l'eau de reprendre calmement son souffle puis je me suis approché d'eux en me mettant en travers du vent pour les abriter et j'ai demandé au gars de venir à mon bateau ce qu'il a pu faire. J'ai agrippé ses deux poignets et lui ai expliqué que dès qu'il se sentirait capable je le plongerait un peu plus dans l'eau pour profiter de l'élan pour le remonter sur mon bateau et quand il m'a fait signe je l'ai hissé à bord . Il était temps, il était complètement cuit. Il a fallut se dégager très vite car on avait dérivé vers les roches et un filet que j'avais repéré à l'aller. Un peu plus tard de façon un peu olé olé il a pu sauter (ramper) à son bord!
Je ne raconte pas cette histoire pour la gloriole, étant en mer toute l'année c'est souvent qu'il m'arrive ce genre d'aventure, simplement je voudrait que ceux qui débutent évitent qu'une sortie sympa finisse par un drame; alors quelles réflexions cet épisode m'inspire-t-il?
Tout d'abord quand on ne connaît pas bien un endroit, il vaut mieux s'informer de la météo même (et surtout chez nous) si la mer et le temps sont magnifiques. Deuxièmement quand les conditions se gâtent il vaut mieux mettre un gilet, j'étais en combi, le gars tombé à l'eau était en pantalon. Troisièmement quand on' descend les escaliers' vent aux fesses on relève un peu le moteur et donc le nez pour éviter autant que possible de se planter au pied d'une vague (enfourner). Quatrièmement quand on doit repêcher quelqu'un il vaut mieux se positionner entre le vent et lui, d'une part il est un peu abrité et d'autre part le vent nous rapproche de lui au lieu de lui imposer un sprint souvent vain pour rattraper une cible qui s'échappe. Cinquièmement pour remonter un mec à bord vous saisissez ses deux poignets, vous le plongez sous l'eau et vous profitez de sa flottaison pour le remonter d'un coup, entraînez vous, vous verrez c'est facile,c'était pourtant un beau gaillard. Sixièmement essayez de garder votre calme,les minutes sont comptées il faut rester efficace, le gars a nagé même pas 5min mais avec le stress, les vagues et le pantalon il était déjà au bout du rouleau (il est resté un long moment couché sans bouger en travers du boudin). Septièmement gardez un oeil sur l'environnement, avec le vent et les vagues on n'entend et on ne voit pas bien on a donc vite fait de dériver et de se planter dans un obstacle ou autre.
Désolé d'avoir été si long, mais si ça peut servir aux nouveaux ou si des plus aguerris veulent commenter, ça fera peut-être avancer le scheumeulibeurick.
Comme d 'habitude du côté de chez nous, la belle vedette de le SNSM est arrivée après la bataille; mais je suis sans doute mauvaise langue, ils avaient dû, sans doute, déjà intervenir ailleurs. D'autre part les acteurs de cette 'aventure' m'ont plusieurs fois remercié, aussi paradoxal que ça puisse paraître c'est tellement rare dans ces occasions que je tenait à le souligner!
Allez bon vent::r-

urpeko 64

OUF Bonjour le pavé Burtiflup t'es battu::M-) Il est trop tard il est temps de je radote.

urpeko 64

et bien et bien
En voilà un qui doit se coucher heureux d'être tombé dans tes petits bras musclés..... tu vas lui faire faire des cauchemards !

Bravo en tout cas

Breton immigré au Lac Léman

Normal, c'est un gars du Sud

Bernard

Ils ont eu du bol que tu sois là, pourvu que beaucoup lisent et comprennent bien ce qui s'est passé et ce qu'il faut éviter; en mer il est très facile de passer du plaisir au drame.

Richard

Tu nous donne une belle et grande leçon

Moderateur Team Pneuboat GRAP

Urpeko ......



Un de plus qui honore notre communauté.

J aime la vie, ma famille et mes amis

c'est un peu différent de l'homme à la mer que l'on apprend au permis !!! C'est bien en situation que l'on se rend compte que cela peut vite tourner au cauchemard !!!encore bravo pour ton self control......

Cyberchla83

Que dire de plus ? BRAVO

je me pose la question de savoir pourquoi les passagers restés à bord du SR n'ont ils pas mis le sr au vent ?
personne à bord ne savait manoeuvrer le bateau ?



Jack

bravo a toi pour ton sang froid:a{b)

je te rejoins dans tes propos que, quand on ne connait pas le coin il faut se renseigner aupres locaux
j avais d ailleurs une fois dit que je serais incapable de mettre a l eau ou naviguer en atlantique ne connaissant rien au marees et autres bahines
on s etait moque un peu de moi mais tu apportes une pierre a mon edifice dans la prudence

attention a la grande bleue elle peux devenir mechante::Y-

enzo13011.labrute.fr

Bonjour, pour répondre à Jack, quand on balance quelqu'un à l'eau le premier réflexe c'est de revenir le plus vite sur lui, mais on ne peut pas s'approcher de trop car avec la mer déchaînée on est sûr de l'assommer alors on coupe les gaz et avec le vent on se met à reculer et on s'éloigne à nouveau et le bateau se met en travers alors on remet les gaz et on revient direct sur le mec et on est obligé de couper les gaz à nouveau.... déjà en remontant le vent trop vite on se prend des seaux d'eau dans la gueule, alors c'est difficile de se dire : au lieu d'aller directement vers lui, je vais faire un détour pour me placer de l'autre côté et en travers pour attendre que le vent et les vagues me rapprochent de lui. Et le gars dans l'eau il se dit : il est con celui-là , il fout le camp au lieu de venir me chercher:G+-). Vous avez déjà essayé d'attraper une bouée ou un engin qui flotte quand il y a un peu de vent ou du courant? Alors dans une mer déchaînée... c'est pourquoi je dit qu'il faut garder son calme, rester lucide, parler aux personnes pour les rassurer et leur expliquer ce qu'on va faire ensemble et surtout s'entraîner à certaines manoeuvres avant. (en me relisant, pardon pour la faute 'je tenais ' au lieu de 'tenait')

urpeko 64

Au lieu d'aller directement vers lui, je vais faire un détour pour me placer de l'autre côté et en travers pour attendre que le vent et les vagues me rapprochent de lui.

Voila qui dénote un vrai sens marin.

Que dire d'autre ?

Bravo encore.

J aime la vie, ma famille et mes amis

Salut, je me joins aux autres pour te dire un grand pour out ces bons reflexes::K+)

Adhérez à l´AUCMED! YAM+YAM= ~lolo2A~:C

@ Uperko,
merci de ta réponse. en tant que voileux, j'avais pour habitude d'entrainer chaque nouvel équipage à la 'méthode boutakoff' de l'homme à la mer avant chaque croisière. A la voile la manoeuvre est plus longue et il faut mettre le moteur en route...

Ma question portait plus sur le fait que dans cette aventure, personne à bord du sr ne savait quoi faire.
Comment peut on sortir par une telle M.T.O. avec un équipage inexpérimenté ? ça me semble être une question de bon sens.
Tabarly, qui était pourtant un pro, y a laissé sa vie...

Autre question: n'est il pas plus prudent de mettre un harnais en plus du gilet comme sur les voiliers ? - comment le régler ? court ? pour rester à bord ?

Je ne suis pas partisan d'attacher le coupe circuit au bras ou à la cuisse du skipper quand il y a un équipage... en cas de perte du skipper comment redémarrer le moteur ?

Pour avoir fait des exercices de récupération d'homme à la mer avec un bip dans les eaux calmes d'un port (impossible de remonter seul à bord sans aide - même avec l'échelle souple) - je peux imaginer la situation de panique avec une mer grosse.
Surtout quand on est mauvais nageur.

Encore chapeau !

c'est en naviguant qu'on devient navigateur...

Jack

Bravo pour ton action...la gars a eu chaud aux fesses mais son ange gardien veillait et t'a appelé à la rescousse...ce n'était pas son heure...

Tu as 100% raison dans ton analyse...toujours se placer entre le vent et la personne et/ou l'objet à récuperer cela évite de galérer pour se placer et de pouvoir arriver gentiment sur la personne...le seul problème c'est quand le vent est contrarié par le courant mais là c'est une autre histoire !

Pour le principe d'archimède, c'est un excellent rappel ...une question pourquoi ne pas l'avoir fait glissé vers l'échelle de remontée même si c'est toujours facile de récrire l'histoire après, cela n'aurait il pas été plus simple pour toi et lui ?

Encore bravo !

@+

Fred

Salut et bravo à Urpeko.
Pour Jack qui n'est pas favorable au coupe circuit au poignet du pilote, je me souviens d'un truc tout bête donné par un de nos amis pneubologue. Il est trés facile de se procurer un deuxième coupe circuit et de l'accrocher à vue sur la console. Si le pilote plonge et emporte le premier, l'équipage redémarre avec le second.

Amitiés

Orphie14-50

orphie

Bravo et merci pour ces conseils...
La mer est trop souvent considérée comme un terrain de jeu, dans ces circonstances, ils ont eu beaucoup de chance de tomber sur toi qui connait parfaitement les parages...
Serge

@ Orphie : trop simple ! je n'y avais pas pensé.

Merci, je vais ne acheter un second

Jack

'Je ne suis pas partisan d'attacher le coupe circuit au bras ou à la cuisse du skipper quand il y a un équipage... en cas de perte du skipper comment redémarrer le moteur ?'

Sur les mercury, tu peux réarmer manuellement l'interrupteur , sur honda, il y a en principe un crochet noir de secours sur la commande, (pour les autres marques j'ignore), mais en tout cas un coupe circuit de secours doit se trouver dans ton matériel de sécurité... il suffit de prévenir tes passagers de son emplacement avant le départ.

Pour ma part, même si je suis hors la loi, j'ai appris à tous mes passagers habituels (femme, enfants famille et amis), comment on met en route le bateau (coupe batterie sur On, coupe circuit enclenché, levier de commande sur N, tour de clé pour démarrer), comment on barre, comment on se sert de la vhf (mayday et pan pan), comment on programme une route vers le port avec le gps, comment on passe l'écluse pour rentrer au port, comment on amarre le bateau et de temps en temps je leur fais une piqure de rappel en faisant une simu...la dernière à 14 milles des cotes avec ma fille de 12 ans...je pêchais en dérive, j'ai remonté ma ligne et jeté l'engin flottant, je me suis assis dans le cockpit et lui ai dit, je viens de passer par dessus bord, la bouée orange c'est moi, tu es seule, viens me chercher en me décrivant ce que tu fais.
Son action a été immédiate :
- j'appuie sur le bouton MOB (man overboard) du gps,
- Je vérifie que le levier de commande n'est pas enclenché,
- je mets le contact, je tourne la clé pour démarrer,
- elle a manoeuvré comme un chef en plaçant le bateau du premier coup (mais il est vrai qu'elle adore prendre la barre pour placer le bateau sur les points de peche) puis a pris la gaffe et ramené la bouée à bord ! Je lui ai ensuite demandé de programmer la route vers le port sur le gps et de suivre le cap pendant 1/2 mille... avant de la féliciter pour sa manoeuvre exemplaire. J'ai repris la barre pour repartir tranquillement vers la zone de peche !

Je pense que ces actions de formation sont indispensables car aucun chef de bord n'est à l'abri d'une chute par dessus bord ou d'un malaise.





Fred

Pour répondre dans l?ordre: l?Embata vent redouté chez nous, se déclenche le plus souvent vers 16-17h après une journée sans vent et une mer plate d?où le piège. Il y a un signe précurseur: un petit nuage qui vient chapeauter la montagne au dessus de la mer( le Jaîzkibel ) et qui se met à dégouliner en cascade , il est temps de déguerpir 5min plus tard ça peut souffler à plus de 50 noeuds . Sauf qu?exceptionnellement l?autre soir pas de nuage. Deuxièmement je ne suis pas trop chaud pour être attaché en cas de retournement? Et puis on l?est déjà assez en bagnole mais ça se discute. Troisièmement le coupe circuit déjà abordé sur le forum; pour ma part j?explique d?entrée à mes passagers comment redémarrer le moteur. Je met toujours mon coupe circuit à la cuisse, j?ai même une petite rallonge pour pouvoir atteindre les deux côtés du bateau ça ne risque pas de s?emmeller dans le volant vu que c?est plus bas. Sur l?Optimax on n?a pas besoin du coupe circuit pour redémarrer il suffit de rebasculer le contact, pour les autres mettre un coupe de circuit de rechange avec la clef (dixit Meltem je crois). Quatrièmement l?échelle dans ces conditions même pas en rêve à moins de vouloir l?achever plus vite d?un coup de moteur,tableau ...


urpeko 64