Bonjour,
Tout d'abord je me présente, je m’appelle Régis j'ai 56 ans et je navigue essentiellement en Corse durant mes vacances. Après plusieurs années de coques dures (mer du Nord et Méditerranée), personne n’est parfait, j'ai acquis une expérience de 10 ans de semi-rigide avec deux bateaux Bombard. Le premier un Explorer FB 5,25m avec un Mercury 60cv, le deuxième un Explorer SB 5,5m avec un Honda 90cv.
J'ouvre aujourd’hui cette rubrique pour vous faire part de mon expérience concernant l’achat d'un bateau neuf de marque SELVA réalisé au salon nautique 2016.
Souhaitant ouvrir mon horizon et mon confort de navigation, j'ai en effet décidé l'année dernière de de remplacer mon Zobard Explorer 550 de 10 ans (comme surnommé dans le forum!), qui commençait à donner des signes de fatigue (problème bien connu de PVC qui poisse avec l’effet du soleil et qui se décolle), par un bateau en Hypalon, plus grand et plus lourd afin de casser le clapot Méditerranéen et ma tirelire par la même occasion.
Entièrement satisfait de la société qui entretient mes bateaux depuis plus de 10 ans et qui a toujours répondu présente sur terre comme sur mer à l'occasion de mes demandes d'intervention techniques et qui est concessionnaire SELVA sur la rive sud d'Ajaccio (Sud Plaisance pour ne pas les citer), mon choix s'est porté sur un SELVA Evolution Line D750 motorisé avec un 250 cv (4T V6 3,3l).
Pourquoi ce choix de bateau : SR assez classique (sans blingbling) dont la longueur (7,40m), la largeur (2,9m) et le poids (1T à vide avec un réservoir de 300l d'essence) offrent des capacités de navigation confortables dans le clapot multidirectionnel de la côte occidentale de la Corse. La motorisation SELVA 250 cv, qui n'est autre que le V6 Yamaha 3,3l ancienne génération encore vendu par Yamaha et remplacé par un V6 4,2l un peu plus gourmand, présente sur le papier des performances très honorables (plus de 40 nœuds) avec une consommation raisonnable (1l au mille en vitesse de croisière). Ce moteur d’origine Yamaha dispose de plus d'une fiabilité reconnue.
Par ailleurs les packs SELVA (coque + moteur) présentent un rapport technique/prix intéressant. A noter cependant une différence importante entre le tarif Italien et le tarif Français. L'explication venant certainement de la marge de l'importateur mais j'y reviendrais !
Le bon de commande pour mon bateau neuf est donc signé le début décembre 2016 lors du salon nautique de Paris avec un engagement de date de mise à l'eau au 01 juin 2017. J'organise mes vacances avec ma famille en fonction de cette date de livraison que je me fais confirmer régulièrement par le concessionnaire à l’occasion de différents appels téléphoniques. En parallèle je réalise l’acquisition des différents matériels d’armements (sondeurs/GPS, VHF, feux de navigations, porte cannes, gréements…), réserve l’emplacement de mouillage, effectue les démarches pour l’assurance… afin d’être opérationnel dès la livraison du bateau.
Le 01 juin 2017, soit six mois après la commande, je viens d'arriver en Corse et le bateau n'est pas là ! Mon concessionnaire a relancé plusieurs fois l'importateur et le constructeur. Leurs réponses ne sont pas fiables et aucune date de livraison n'est confirmée. Selon l'importateur SELVA, s'agissant d'un bateau de loisir, la date de livraison ne présente aucune importance ! Le retard proviendrait d’une remise en fabrication pour défaut de collage. Cette explication ne présage rien de bon sur la qualité du produit final et il me faudra être vigilant à la réception ! Je lui explique que mes vacances sont limitées dans le temps et que je serais reparti sur le continent avant que le bateau ne soit arrivé mais il persiste dans des explications qui ne tiennent aucunement compte des engagements d'un fournisseur vis à vis de son client. L'importateur, qui assure un lien entre le constructeur SELVA et le concessionnaire, devrait se remettre en cause au vue de sa faible valeur ajoutée comparée à sa rémunération (sans doute une part importante entre le tarif Italien et le tarif Français). Sa désinvolture et l'absence d'engagement envers son client sont indignes d'un professionnel.
Avec les bateaux il y a deux bons moments, celui de l'achat et celui de la revente. Pour moi le premier rendez-vous est déjà raté.
Une nouvelle date de livraison est fixée au 05 juin directement avec le constructeur SELVA. Le bateau arrivera finalement le 08 juin au soir. Le transporteur, arrivé à Bastia depuis l’Italie a suivi son GPS et pris les petites routes de la Côte Occidentale pour arriver à Ajaccio. Il semble exténué et le camion sent le chaud. Pas facile les routes Corse en camion + remorque avec 2 bateaux dessus !
Les délais n’ont pas été respectés mais la qualité est là. Le bateau est bien fini et correspond à ce que j’attendais.
A partir de là les choses vont s’améliorer grâce au professionnalisme de mon concessionnaire. L’équipe Sud Plaisance va prendre mon bateau en charge pour effectuer au plus vite l’installation (moteur, direction hydraulique, instruments, raccordements électriques…) ainsi que les démarches administratives (francisation, dossier LOA); les dirigeants allant jusqu’à travailler à plus de 23h pour permettre une mise à l’eau le 10 juin.
Encore merci à toute l’équipe Sud Plaisance qui a su inverser la tendance afin que je puisse disposer de mon SR pour ma dernière semaine de vacances.
Mise à l’eau et premier essais se déroulent sans problème. Effectivement un SR de 7,4m, d’un poids d’1,9T en charge (4 passagers, 300l d’essence, 60l d’eau et l’accastillage) avec une carène en V profond, sa tient la mer !
Après les premières heures de rodage, un premier test de vitesse max : charge 1,9T, trim négative, le régime max atteint est de 5700tr/mn et une la vitesse GPS est de 38nds. J’espérais un peu plus (40 nds) et un temps de déjaugeage un peu plus court. Il faut cependant prendre en compte que l’essai est réalisé avec une charge importante et que le régime max de 6100tr/mn n’est pas atteint.
Le moteur, arbre ultra long préconisé par le constructeur, est identifié par mon concessionnaire comme positionné un peu trop bas (plaque anti ventilation dite aussi anti gerbe au niveau du bas de la carène). Une petite gerbe est décelable à pleine vitesse. Il sera relevé de 2 trous (soit 2’’=5cm au-dessus du bas de la carène) à la révision des 20h.
Moteur rehaussé et dans une configuration moins chargée, deux à bord avec 1/3 du plein et en trimant positif (+4°) je ne devrais pas être trop loin du régime max et de la vitesse max théorique de 47 nds (merci à Pneuboat pour la formule de calcul de vitesse Max). Si dans cette configuration je n’atteignais cependant pas le régime max de 6100tr/mn, il me faudra peut-être envisager de changer d’hélice car le pas de 23’’ (Solas Alu 3 pales) me parait un peu long (essais à venir au mois d’août).
Nous avons testé le bateau lors d’un voyage de deux jours aux Iles Maddalena en Sardaigne. Que du bonheur. L’agencement du pont est parfait et permet de bien circuler sur le bateau. La large console cabine protège parfaitement du vent et la position de conduite sur le leening-post est bonne y compris avec un copilote.
Par rapport à mon précédant SR (Bombard 5,5m 90 cv) c’est un poil moins nerveux et plus difficile à manœuvrer au port en raison de la prise au vent (la bimotorisation se sera peut-être pour le prochain SR). Par contre sur ce SR, beaucoup d’espace, presque pas de cabrage au démarrage, il passe la vague sans avoir à réduire la vitesse de croisière de 23 nds, ne mouille pas et le son du V6 injection n’a rien à voir avec celui du Honda 90 4 cylindres carbu.
Pour le plein, je conseille de ne pas faire comme nous et d’attendre le retour en France. Le Super est 20 centimes plus cher en Italie et sur un plein de 300 l ça fait quand même 60 euros de différence !
Au vue de ce premier voyage en Sardaigne, l’installation d’un bimini est jugée indispensable par la famille car le soleil est bien là (merci les coups de soleil malgré la casquette et la crème solaire). Etant pêcheur je suis opposé à l’installation d’une Roll bar encombrant, donc installation d’un bimini 4 arceaux avec jambes de force afin de pouvoir replier le tout à plat durant les parties de pêche.
Coté instrumentation, j’ai opté pour un GPS/sondeur Navionics encastré (Dragonfly 4 pro) et une VHF portable. Pour avoir plus de détails des cartes et des fonds durant les grands trajets et les parties de pêches, mise en place d’une tablette 10’’ amovible qui communique en Wifi avec le GPS/Sondeur (étanchéité de la tablette avec du film alimentaire et mise à poste très rapide par scratchs).
J’attends avec impatience les prochaines vacances en Corse (mi-août 2017) pour compléter mon expérience de navigation avec ce nouveau SR et vous tenir au courant.
Si vous avez une expérience du même ordre avec ce type de bateau ou similaire, je vous invite à en faire part sur le forum.