Salut les Copaings
A priori, ces canots sont peu susceptibles d’intéresser les « plaisanciers » de par leur vocation. A priori …
Parce qu’
à posteriori – au delà de la satisfaction de la curiosité / désir de « culture générale » de l’aficionado de Pneuboats / SR – ce type de canots peut devenir la « possible prochaine acquisition » d’un plaisancier « averti » aux fins de satisfaire plus efficacement son programme croisière, pêche ou plongée.
En effet, si le prix du neuf de ces vecteurs - destinés en premier aux marchés publics - peut sembler exorbitant (Au mètre. Parce qu’au kilo ils sont bien moins onéreux qu’un « plaisance ») il existe néanmoins un marché de « seconde main ». Même si confidentiel. Où ces vecteurs se retrouvent à des tarifs TRES « intéressants ». C’est à dire inférieurs au prix du neuf ou même d’occasions récentes de type « plaisance ». Et de plus, en excellent état structurel / mécanique. Si ce n’est cosmétique… (Les utilisateurs habituels n’étant pas des plus « soigneux ».)
Ma pomme - et quelques unes de mes connaissances - sommes de ces plaisanciers qui – après une longue expérience (de plus en plus décevante) d’unités « plaisance » ou soi-disant « professionnelles » - ont opté pour ce type d’unités. De seconde / troisième mains ou parfois « neuves », selon les opportunités ou les budgets disponibles.
Et ce, à notre plus grande satisfaction. Aussi bien en navigation (qualités marines / autonomie / sécurité / adaptation du canote au programme spécifique) comme en « paix de l’âme » retrouvée en matière de disponibilité (solidité / fiabilité)/ maintenance. Avec de substantielles économies réalisées sur le moyen terme.
Ceci précisé en liminaire, et en entrant dans le vif du sujet, ces vecteurs se divisent en 3 catégories conséquentes de leurs différentes missions :
1 - Transport de commandos.
2 – Police/Sureté - Sécurité
3 - Opérations logistiques / Interventions techniques portuaires.
La (grande) majorité de ces canots est de type SR même s’il subsiste des « tout gonflables ». Et c’est donc sur les premiers que portera l’essentiel de cette monographie.
Que je me propose de vous présenter successivement avec leurs caractéristiques communes de construction (4) et leurs différentes aptitudes d’intégration à un programme « plaisance ». (5)
A) Transport de Commandos :
Les gonflables :
Milpro. Futura Commando 470 (Photo Milpro)
Ils sont destinés au transport / débarquement de petites escouades « légères » (4/5 hommes) sur de courtes distances et sur des plans d’eau intérieurs / rivières. Ils peuvent également être mis en œuvre à partir des « gros » SR aux fins de multiplier les points de débarquement / intervention.
Chez MILPRO par exemple, avec des fonds souples ou rigides en fibres, ils reprennent la carène Futura de la gamme « plaisance » mais avec un flotteur « durci » en tissus Néoprène Hypalon 1880 dtx abondement doublé.
Les SR :
Milpro. ZH 935. (Photo Milpro)
Madera RIB. MRC 950 (Photo Madera)
Au départ de « navires support » ou par aéro-largage, ces unités ont pour vocation le transport - en vue d’un débarquement ou d’un arraisonnement - d’une escouade de 10 / 12 hommes accompagnés d’un « Pilote » + «Chef de Raid» et d’éventuellement 1 ou 2 servants d’armes sur affut. Et ce, sur une distance de 100 à 200 NM, en (presque) toutes conditions de mer et à la vitesse de croisière la plus élevée possible : entre 30 et 50 knts +.
Contenus dans leurs dimensions (longueur < 10 m / largeur 3m) aux fins de conserver la faculté d’aérotransport / aéro-largage à bord d’aéronefs de type C130 ou A 400 M, ces canotes - devant combiner de « bonnes » capacités de vitesse malgré un poids total en charge utile avoisinant les 7 tonnes avec d’excellentes capacités de franchissement – sont les plus gaillards / lourds de tous les SR militaires.
Carène :
Pour satisfaire le cahier des charges, leurs carènes sont en V constant « profond », à 1 ou 2 larges virures longitudinales et redans latéraux horizontaux.
Milpro. ZH 10 (Photo de l'Auteur)
Aux fins d’améliorer le potentiel de vitesse, certaines carènes sont dotées de steps / redans transversaux (usuellement 2). Avec de plus chez MILPRO (MACH 2) des tunnels longitudinaux destinés à évacuer l’émulsion en virages serrés / rapides aux fins d’éviter le « dérapage » propre aux carènes à steps dans cette situation.
Enfin, toujours de manière à favoriser la portance / vitesse sans obérer les capacités de franchissement, on peut également trouver un « plat portant» sur la ligne de quille au tableau AR.
Milpro SRR 870 (Photo de l'Auteur)
Pont :
La configuration de pont « classique » pour ce type de canotes consiste en – de la proue à la poupe – emplacement pour affut de mitrailleuse - console – 2 ou 3 rangées de sièges jockeys suspendus.
En raison de l’importante charge utile (de 2 à 3 tonnes), des facteurs de charge en accélération +/- que subissent les éléments qui y sont rapportés, le pont de ces canots est particulièrement rigide / solide. Il prend appui sur les deux longerons supérieurs longitudinaux qui renvoient les forces sur les deux inférieurs repris sur le V de carène au niveau des virures dans une configuration de type « trapèze indéformable».
Sur le pont sont intégrés des rails longitudinaux et de multiples inserts aux fins de modifier la configuration en fonction des missions.
Flotteurs :
De diamètre entre 40 et 60 cms suivant les constructeurs, ils ne participent pas – bien entendu – à la flottabilité du canot. Réalisés en Néoprène Hypalon 1880 dtx, ils sont renforcés sur leur partie supérieure. Séparés en 7 à 9 caissons interconnectables, ils peuvent disposer d’une capacité de gonflage autonome par compresseur embarqué et être « bullet proof » par adjonction de mousse interne + « blindage » Kevlar sur leurs faces externes.
Milpro Duarib Tube. (Photo Milpro)
Ils peuvent également comporter une ou deux portes de coupées destinées à faciliter la mise à l’eau des plongeurs ou la récupération de nageurs de combat.
En matière de flotteurs, la dernière évolution consiste à conserver une forme tubulaire de la proue à la console (anti enfournement), puis à partir de celle-ci à adopter une forme en D. Cette forme conserve un volume résiduel suffisant pour assurer la fonction antiroulis tout en agrandissant la largeur interne.
Concernant cette fonction antiroulis du flotteur, deux tendances se rencontrent quant à sa hauteur à la flottaison et par conséquent sur la hauteur des œuvres mortes au franc-bord.
MILPRO positionne son flotteur de manière à ce que en mer formée ou en virage serré, il vienne encore au contact de l’eau limiter le roulis.
Milpro. ZH 955 Mach II (Photo de l'Auteur)
MADERA, le positionne plus haut et lui ôte ainsi cette fonctionnalité. Ainsi ses SR ont un comportement similaire à une carène « full rigide ». Le flotteur ne conservant que les fonctionnalités d’anti-enfournement et de pare battage intégré. C’est sans doute pour cela que ses parts de marché sont bien moindres dans ce segment, ses coques ayant une vocation plus orientée vers la police / interception. Ou le go-fast de transport privé …
Madera Rib MRC1250 (Photo Madera)
Motorisation :
L’immense majorité de ce type d’unité reçoit une motorisation HB. Bi ou tri moteurs « essence ». Le plus souvent montés sur une chaise intégrée ou rapportée. Les puissances usuelles vont de 500 à 900 CV. De nombreuses forces navales privilégient les BRP Evinrude E-TEC jugés « plus réactifs».
Certaines unités privilégiant l’autonomie / rayon d’action sont désormais également motorisées en HB polycarburants ou en double diesel IB
A suivre, donc. Si cela s’avère susciter quelque intérêt.