Bon, après une nuit salvatrice, tout le monde est de bonne humeur. La mise à l'eau, sur la rampe très accessible du camping est facile, car par la force des choses, étant devenu spécialiste en roulement, j'immerge presque complétement la remorque sans état d’âme.
Je distingue bien au large, le lac qui moutonne, mais j'imagine que les vagues ne vont pas forcir outre mesure sur ce lac fermé . Donc premier objectif raisonnable : atteindre les iles Borromées qui sont à 20 minutes ... facile !!!
C'est la première navigation pour mon épouse et ma fille, il faut que cela se passe bien pour que la "mayonnaise prenne" et que je puisse ensuite, monter des projets plus ambitieux à la "Metlem", ou tout du moins, que je ne me retrouve pas seul à bord !
Je ne pousse donc pas les gaz pour ne pas taper sur ce clapot qui ce forme de plus en plus, avec le vent qui continue étonnement à forcir.
Je passe la première pointe et décide de longer la cote pour rester abrité au maximum du vent ... erreur fatale : la terre a toujours été l’ennemi des navires ...
Le vent devient si violent que je suis bien obligé de mettre les gaz, et là, le moteur cale net !
Je redémarre et dés que je passe les 1500 tours, re calage immédiat, il n'est pas nécessaire d'être un grand marin pour comprendre que dans 2 minutes avec ce vent, je suis sur les rochers .
Qu'est ce que je fais ? ( c'est une bonne question ) : Je sors mon ancre lourde de 10 kg qui se trouve au fond du coffre avant ? Mais, je dois aussi ajouter une ligne de mouillage supplémentaire car le soudeur indique plus de 30 m .
Je tente un dernier démarrage sans dépasser les 1000 tours, le moteur tient ce régime et je gagne un peu de terrain contre le vent et les vagues, je ne touche plus à rien avant de dépasser la pointe de rocher vers laquelle je dérivais . Ouf sauvé ...
Je sens bien que mon explication vis à vis de mon épouse, d'un moteur qui cale lorsqu'il n'est pas chaud ne tiens pas la mer
( la route ) .
Je réfléchis pour le seconde fois ( après les roulements ) depuis le début de ce voyage qui se transforme en "Raid", décidément, la plaisance ça fait travailler les méninges !
Donc :
Les filtres, les bougies sont neufs
Cet hiver, j'ai remplis le réservoir au maximum pour éviter la condensation avec du stabilisateur de carburant Honda Marine à 20 euros le flacon !
Et surtout fait tourné mon moteur tous les mois à tous les régimes !
Et puis l'essence n'a que 3 mois ...
Je pense à une panne plus complexe, avec un moteur qui se mettrait en securité pour une raison quelconque. Et mois qui ai acheté un moteur ancienne génération pour ne pas avoir trop d’électronique !
Enfin, le résultat est que je retourne piteusement a ma bouée !
Je débarque ma famille et repart faire des tests au large ( tout en restant dans la baie du camping )
Je ne veux pas en rester là et m'imagine déjà démonter la rampe de carbu ..; mais je me calme et en plus je ne connais pas ce moteur ...
Je sais également pertinemment que en mécanique, il faut toujours éliminer les causes de panne "à la con" : Je démonte donc les basiques : les bougies, le filtre, l'arrivée d'essence, je vide les carbu : Ras .
Je redémarre et énervé de me faire planter lors de cette 1ere sortie familiale, je pousse immédiatement les gaz à fond, et là bingo, le moteur bondi à 6000 tours et le lourd Zar atteint quand même les 38 noeuds !
Je pars le tester dans les vagues pour voir si l'ensemble réagit bien dans toutes les configurations ( je ne recommence pas deux fois la même erreur ) : le Zar est royal : il décolle et amorti les chocs dans un grand confort .
Bon, je dois vous avouer, que la négociation pour faire remonter mon épouse à bord fut difficile !
Je dois accepter, contre une virée à Stresa en voiture pour aller voir les Iles Borromées de la cote, une seconde tentative de navigation sur le Lac Majeur !
Mais bon, on rembarque et je traverse le lac dos au vent dans le sens des vagues pour plus de confort, à savoir à l'opposé de l'objectif des iles !
Nous trouvons un petite anse sauvage abritée du vent et nous réchauffons au soleil de printemps .
Deux autres bateaux Italiens viennent également mouiller à cet endroit, ce qui me fait penser que je suis à la meilleure place en cette journée très ventée ... et devinez quoi un autre Zar 47 avec moteur Selva arrive !
Je débarque mon épouse et ma fille qui vont donner des cookies aux canards ( pourquoi pas ) et je vais saluer mon cousin . La conversation est limitée ... mais je sens que nous sommes tous les deux d' accord pour élire le Zar le meilleur SR ( bon pour le moteur BF90 on va attendre un peu )
Le suite plus tard ... mais bon ... je lève dés à présent le suspense ( insoutenable ) .. on va réussir à atteindre Iles Borromées !