Bonjour à tous.
Je vais essayer d'apporter ma modeste contribution à la compréhension des textes.
Tout d'abord, LA référence est la division 204 modifiée le 2/12/14 et applicable au 1er mai 2015.
Vous la trouverez en faisant une petite recherche sur le Net (privilégiez les sites gouvernementaux).
En ce qui concerne la question posée initialement (équipements de sécurité individuels à bord), pour une navigation => 6 miles : il faut consulter l'article 240-1-05 qui impose "pour chaque personne embarquée, un équipement individuel de flottabilité, conforme aux dispositions de l'article 240-2.12, ou bien, s’il/si elle est porté(e), une combinaison ou un équipement de protection conforme aux dispositions de l'article 240-2.13. Pour les utilisateurs de véhicules nautiques à moteur, un équipement individuel de flottabilité doit être portée en permanence"
Il n'est pas dit que l'on doive le porter, mais simplement le posséder à bord (sauf pour les véhicules nautiques à moteur = jet skis par exemple).
Première conclusion : on doit avoir un équipement individuel de flotabilité conforme au 240-2-12 par personne présente à bord. (si on est tout seul, inutile d'en emporter 10).
L'article 240-2-06 apporte une précision : un dispositif de repérage et d'assistance pour personne tombée à l'eau, conforme aux dispositions de l'article 240-2.14. Jusqu’à 6 milles d’un abri, ce dispositif n'est pas obligatoire si chaque membre de l’équipage porte un équipement individuel de flottabilité conforme muni d’un dispositif de repérage lumineux individuel tel que défini au II.2 de l’article 240-2.05;
Donc
Soit chacun porte un "gilet" conforme au 240-2-12
Soit on dispose à bord d'un dispositif conforme au 240-2-14
Il n'en reste pas moins que l'on doit posséder, à bord, autant de "gilet" que de personne physiquement présente à bord.
Le 240-2-12 définit la flotabilité des engins (100N pour une navigation à moins de 6 miles)
Le 240-2-13 définit la flotabilité minimale des combinaisons de plongée (qui doivent être portée) pour remplacer les aides à la flotabilité.
Le 240-2-14 définit le dispositif de repérage et d'assistance pour personne tombée à l'eau.
Et là, nulle mention n'est faite d'une bouée couronne, fer à cheval, ou autre dispositif aussi disgracieux qu'encombrant sur nos pauvres "petits bateaux" (le miens ne fait que 5,5m...).
De quoi a-t-on besoin :
Tout dispositif de repérage et d'assistance pour personne tombée à l'eau dont l’embarquement est rendu obligatoire par la présente division peut être constitué d'un ou plusieurs matériels, et satisfait aux exigences suivantes :
1 - sa flottabilité minimale obtenue est de 142 N ;
2 - sa forme et ses couleurs le rendent facilement repérable de jour depuis le navire porteur ;
3 - les matériaux constitutifs extérieurs résistent aux hydrocarbures et au milieu marin ;
4 - sa mise en oeuvre ne nécessite pas d’intervention autre que le largage à l'eau, qui doit pouvoir s’effectuer sans source d’énergie extérieure ;
5 - il fonctionne après une immersion d'une heure à la pression équivalente d'un mètre de colonne d’eau ;
6 - il possède un dispositif lumineux étanche pouvant résister à une immersion d’une heure dans 1 mètre d’eau, résister au milieu marin, avoir une autonomie d’au moins 6 heures et dont le rayonnement doit pouvoir être visible sur tout l’horizon jusqu’à une distance de 0,5 mille.
7 - il ne nécessite pas de source d’énergie externe au moment de sa mise en oeuvre;
8 - son efficacité est assurée quelle que soit sa position dans l’eau ;
9 - une personne peut s'en saisir facilement lorsqu’elle est à l’eau ;
10- il comporte soit le nom et le numéro d'immatriculation du navire, soit le nom de l'établissement organisant l'activité physique et sportive pour laquelle le navire est utilisé. Cette identification est portée sur toutes les parties du dispositif susceptibles d'apparaître, soit de manière permanente, soit temporaire comme par exemple par le moyen d'une bande auto-agrippante velours-crochet, résistante au milieu marin.
Pour ma part j'utilise un gilet de 150 N de flota (point 1, 2 et 3 acquis), autogonflant à pastille de sel (point 4 acquis). Pour le point 5, j'imagine que ce sera le cas, de toute façon si le gilet est à 1 m sous l'eau pendant une heure... c'est qu'il n'a pas fonctionné.Pour le point 6 je l'ai équipé d'une lampe flash d'une durée de vie de 10 h se déclenchant automatiquement dans l'eau. Seul litige, elle ne sera visible que sur 180 ° (vers l'avant du gilet, mais rien n'empêche d'en mettre une deuxième derrière. Le point 7 est acquis (déclenchement auto du gilet et de la lampe flash). Les points 8 est acquis : le gilet fonctionne à l'endroit comme à l'envers (sauf pour la lampe flash mais in suffit d'en mettre une deuxième derrière). Le point 9 est acquis par la forme du gilet et les nombreuses sangles qui permettent de l'attraper aisément. Le point 10 ne nécessite qu'un coup de marqueur indélébile ou la couture sur l'enveloppe du gilet (pas sur la vessie ^^) d'une étiquette portant le nom et l'immatriculation du bateau.
Sous réserve d'avoir un tel gilet à porté de main et prêt à être lancé à un homme (ou une femme) à la mer, je pense que cela évite
- l'utilisation d'une bouée couronne ou fer à cheval envahissante
- de devoir porter un gilet en permanence.
Bien sûr, un gendarme maritime un peu tatillon pourrait y trouver à redire, mais je pense que ce compromis sera accepté dans la majorité des cas. Ils ne sont pas si idiots que cela et savent, eux aussi, faire la part des choses.
Il n'en reste pas moins que le bon sens prévaut et que ce n'est pas uniquement dans le mauvais temps que le port du gilet est sécurisant. EN effet, le beau temps est plus sujet aux grandes vitesses qui, en cas d'éjection (vague ou virage serré) provoquent des chutes plus dangereuses (risque d'étourdissement ou de perte de connaissance).
Voilà mon point de vue sur la question. Bonne mer à vous tous.