Suite à un échange sur l'eau dans les boudins, un petit laïus sur l'humidité de l'air.......
L'humidité de l'air, est la
quantité d'eau (en général, quelques grammes) contenue dans un
volume d'air (habituellement en m3, soit 1000 litres). La seule variable qui puisse l'influencer est :
L'humidité relative (HR) qui est un rapport entre l'humidité de l'air et la quantité d'eau maximale que peut contenir le dit volume d'air
à une température donnée. Apellons-la Qmax....
Sur le graph ci-dessus, pour un air à
2°c et 100% HR (saturé), on a...
5 grammes d'eau.
Si on monte la température à 40°c, ce même mètre cube d'air sera capable d'absorber... 50 grammes d'eau.
La condensation :
C'est ce qui se passe lorsqu'un air humide se refroidit peu à peu, et dont l'HR atteint les 100%. à partir de ce moment là, tous les grammes d'eau en excès vont revenir sous forme liquide. Soit se déposer sur les surfaces (cas des surfaces froides dans un air chaud fortement humide), soit former un brouillard (brume), soit tomber sous forme de précipitation (pluie, neige).
Revenons à notre diagramme....
si notre m3 d'air à 20° et 35% HR (c'est sec, 35% HR ....) qui contient donc 6 grammes d'eau se réchauffe, l'HR va diminuer (20% à 29°c).
si notre m3 d'air...... se refroidit à 5°c, on va atteindre les 90% HR. Et il n'y aura toujours pas de condensation, le phénomène est invisible/insensible pour nous.
Si on a un air à 25°c et 60% HR (cas banal), on aura 14 grammes d'eau dans notre même m3 d'air. En cas de coup de froid, à
2°c, il n'y aura plus que
5 g d'eau dans l'air, les 9 autres vont se transformer en brouillard ou se déposer sur les parois peu à peu.
Dès que l'air se réchauffe, il y a à nouveau de la place disponible, et l'eau liquide va s'évaporer pour reprendre sa place dans l'air. Dans le cas présent, tout le brouillard disparait quand on atteint les 16°c (et donc 100% HR)
Cas pratique :
Un boudin de SR de 6m fait à peu près 4 m3 et sera gonflé avec 5 m3 d'air atmosphérique (surpression de 250 mbar).
Du coup, si tu gonfles
tout avec de l'air à 2°c et 95% HR (5 g/m3), tu vas mettre dans tes boudins 5x5=25 grammes d'eau. Enorme !
Comme tu as 4m3 disponible et qu'il fait toujours 2°C, et qu'à 100% HR, on est à un poil plus de 5g (disons 5,25), on pourra absorber 4x5,25=21 g d'eau. restera 25-21 = 4 grammes d'eau qui vont aller se condenser .....
En revanche, dès qu'on passe les 4 °C, on descend en dessous de 100% HR, et plus de condensation. à 25%c, on est carrément à ..... 22% HR
Si tu gonfles à 25°c et 60% HR, tu vas mettre 14x5=70 grammes d'eau dans tes boudins.
En refroidissant à 15°C, tu pourras accueillir (13 g à 100% HR x 4m3 dispo) = 52 grammes. tu en auras donc 18 qui se promèneront sous forme de brouillard ou au fond de la coque.....
l'idée est de montrer qu'un air qui paraît sec (en HR) est bien plus humide (en masse d'eau réelle) qu'un autre froid dont d'l'HR est élévée.
Cas des 110% d'HR :
110%, cela n'existe pas. On s'arrete à 100. mais comme pour mesurer la masse d'eau contenu dans l'air, on aspireun certain volume de gaz ET le brouillard qu'il contient, on va peser l'eau contenue dans l'air ET le brouillard aspiré. Un peu comme si on aspirait l'air ET la pluie -> On dépasse allègrement ce que l'air peut emmagasiner seul.
Cas de la chaleur sèche plus supportable que la chaleur humide (et linge qui ne sèche pas)
L'air va absorber l'eau du linge, mais aussi la transpiration qui coule (ou pas) sur ton visage. L'energie nécessaire pour absorber cette eau (vaporisation) -va etre prise sur le corps. Et donc te refroidir.
En air chaud et sec, tu vas transpirer, la transpiration s'évaoprer et te refoidir.
Si l'air est saturé en eau, tu peux transpirer tout ce que tu veux, l'évaporation sera impossible,et donc le refroidissement. C'est pour cela que certaines régions du mondes sont actuellement invivables pour l'homme, car chaleur et humidité sont à un tel niveau que le refroidissement du corps n'est plus possible.
Un tee-shirt en coton bien essoré contient 4 ou 5 grammes d'eau. Soit le passage d'un m3 d'air totalement sec à 0°C ou à 30°C et 85% HR. Raison pour laquelle on préfère sécher à l'air chaud, même "humide"
En revanche, y'a un truc...... Si le même TS sort essorré à 30°C, si tu le met à sécher dehors au froid, (et donc air tres peu chargé en eau), l'air qui va s'en approcher va se réchauffer, et donc etre capable d'absorber davantage d'eau. C'est ce qui se passe quand tu sors du linge "humide" du sèche linge, que tu le dépose qque part, et qui 2 minutes après est sec au toucher.
Brume en zone côtière
Lorsque de l'air "chaud" marin, et proche de la saturation arrive sur une terre plus froide (la terre se refroidit vite la nuit ou en hiver sous nos latitudes), il se refroidit, et donc franchit la barre des 100%. Un air clair et transparent devient alors une belle purée de pois. Parfois en quelques dizaines de mêtres.
Impact sur les reservoirs de carburant
l'espace entre la surface du carburant et le reservoir, mais aussi la tuyauterie vide, va se saturer en vapeurs d'essence, mais aussi en eau.
En se refroidissant, l'air va prendre moins de place, et donc "aspirer" de l'air marin. Qui va passer plus ou moins partout.
si condensation et dépôt il y a, l'eau va glisser sous le carburant, et etre piégée, non évaporable à nouveau. laissant ainsi la place à un nouvel air marin exterieur.
Donc soit on fait le plein de carburant, et donc on limite le volume d'échange avec l'exterieur
Soit on utilise un piège à eau dans l'évent (certains hydrogels sont top pour ça)
Soit on ferme l'évent et on ajoute une soupape de surpression (mais c'est pas top avec des variations importantes de pression, et redhibitoire avec le gazole qui ne se vaporise pas)
Soit on utilise un reservoir souple, qui par définition est toujours plein.