Je ne peux qu'adhérer à ton propos dans la mesure où tu détiens les infos qui me manquent, notamment l'absence de gilets de sauvetage ainsi que la 'physionomie' des lieux, mais aussi la capacité du bateau à
s'arracher en vitesse des phases critiques (sur ce plan cela n'aurait rien changé du fait de l'hélice entravée).
Ce que j'en dis demeure un avis général. Cependant, sur les personnes qui accompagnaient, celles-ci étaient à même d'envisager les
risques qu'elles prenaient, tout au moins si leur capacité de reflexion n'était pas amoindries. Aprés cela, il est bien sur, infiniment regrettable que les choses aient si mal tourné.
Pour ce qui me concerne, je reconnais volontiers que préjugeant des capacités du bateau à affronter les vagues(je parle de l'épisode de cet été) j' ai oublié d'enfiler mon gilet de sauvetage. Il faut dire que j'était concentré et fasciné par les montagnes d'eau qui arrivaient sur moi. C'est seulement lorsque l'une d'entre elles a déversé une centaines de litres dans le Zod que j'ai vite mis le premier gilet qui me tombait sous la main. Malheuresement celui-ci s'avérait ne pas être le miens. Trop étroit de taille, je n'ai pu le boucler à ce niveau.
Je précise que le fait d'avoir embarqué de l'eau n'a rien à voir avec
la tenue du bateau dans les éléments en mouvement. Il se trouve que le bout d'attache de la proue trainait sous la coque et, perfectionniste(trop) j'ai entrepris de le ramener au sec. Là je commençais à être en confiance, je me suis assis sur le boudin pas loin du davier et l'espace d'un instant j'ai oublié ce qui se passait autour de moi. Pendant que j'écris ceci, je m'interroge pour savoir s'il n'y avait pas une pointe de défi dans mon attitude, comme une envie de jouer parfois avec la limite. J'avoue que je ne sais y répondre.
Toujours est-il, que les quelques seaux d'eau passés par dessus les boudins m'ont ramené à la réalité. C'est à cet instant que j'ai compris que si j'était 'désarçonné' je n'arriverais jamais à remonter sur le Zodiac. Il n'était même pas sur que je puisse le rejoindre. Ce qui m'a immédiatement rappelé la présence des gilets et la nécéssité de m'équiper.
Tout de suite aprés avoir rectifié l'erreur je me suis senti bien mieux.
Dernière précision: Au départ ayant laborieusement nagé jusqu'au bateau en compagnie de mon fils et du fils d'un ami, je me suis entendu proposer par ceux-ci, de retourner à la plage et d'amener voiture et remorque au port de Dénia. Offre que j'ai déclinée, estimant que s'il y avait un risque à courir il m'appartenait de le prendre. Il n'y a là rien d'héroique, c'est du simple bon sens et si l'opération se concluait mal, il
n'y aurait rien à regretter.
Ceci étant, ce malheureux fait divers m'a conduit à établir un parallèle avec cette 'péripétie estivale' que j'ai développé ici sous l'angle
de l'introspection (c'est à dire que je réfléchis à l'évênement au moment même où je le relate). Ce choix de 'mise à plat' des paramètres(erreurs et logique) me semble préférable à des conseils ou appréciations sans doute justes, mais portées hors du contexte. Ce dernier étant la part des victimes. Pour qui ne comprendrait pas ces mots, je veux simplement dire qu'il est difficile de savoir en pareil cas ce qui s'est passé dans leur esprit avant de prendre la mer.
Pour ma part, ayant le goût de réflechir et d'écrire(la connaissance
étant le privilège de l'âge... quoiqu'il puisse se trouver des exceptions notoires...

) je pense qu'un récit circonstancié et précis comporte des indications utiles au cas où...
Burtiflup