Bonjour à tous,
De retour parmi vous après un bon break de plusieurs semaines et d'innombrables aventures diverses, je m'en va vous compter une drôle d'histoire qui m'est arrivé au moment de ressortir le bateau, fin des vacances oblige
Le ridicule ne tuant pas (je le confirme définitivement), allons-y pour THE BOULETTE puisqu'il y en a toujours une lorsque l'on fait du bateau : oui, je l'avoue, j'ai beaché le Bombard 640 sur la cale en granit de Port Blanc, et pas n'importe comment puisque même un novice n'aurait pas fait pire...
Comme le planning devenait serré, et pour garder une journée complète pour le nettoyage du boat avant de repartir, il a fallu le sortir de l'eau jeudi matin, avec encore un fort vent, de la houle, et une marée descendante... bref je me suis posé la question de savoir si c'était bien raisonnable de le ressortir à cet instant, mais comme je suis un peu tétu....
Nous voilà donc parti à descendre la remorque à la flotte, l'essieu bien immergé puisque à cause des vagues s'écrasant sur la cale, la limite de l'eau variait de 3 à 4 mètres (pas grave, y'aura juste à bien rincer me dis-je...)
Mon père au treuil, moi immergé à la taille pour manoeuvrer le SR afin de positionner l'étrave... Déjà à ce moment, j'aurais du tout arreter : fort vent de Nord ouest de 3/4 arrière rendant la bateau quasi impossible à maintenir dans l'axe de la remorque + vagues de 1 mètre par intermittence venant s'écaser sur la cale... je luttais comme un damné pour maintenir le tout dans l'axe, avec ce sentiment désagréable qu'il allait se passait quelque chose, surtout que la marée descendait à vitesse grand V....
Le SR est enfin accroché au crochet du treuil, mon père commence à mouliner, l'étrave attaque les premiers diabolos et là, 2 vagues plus grosses que les autres propulsent l'arrière du SR à 45° de la remorque (me faisant gagner 15 cm de longueur de bras par la même occasion), le faisant pivoter complètement et le posant littéralement sur la cale 2 mètres plus haut..... Tentatives désespérées de le remettre en eau pour pouvoir le re-manoeuvrer, mais en vain, il était définitivement posé, toujours accroché au treuil et surtout en travers de la cale avec toutes les vagues qui le bringuebalait de droite et de gauche avec 50 litres d'eau qui retraient sur le pont à chaque vague....
L'eau a continué à descendre gentiment, fin de première étape avec un SR de 6,50 mètres sur le granit, posé sur le babord, en travers complet de la cale ...
Bref il a fallu dans un premier temps le décrocher du treuil, ce qui n'était pas simple puisque le cable s'était foutu en tension, et le haut de l'étrave s'était encastré entre 2 diabolos....une fois la remorque remontée de quelques mètres, il a fallu remettre le SR dans l'axe de la pente en le rippant, et là ça fait mal au cul d'entendre l'étrave rayer la joli granit breton (bien qu'elle en avait déjà pris plein la tête au moment où la bateau a été drossé sur la cale).... Après 30 mn d'effort à 2 (puisque les badauds hilares se contentaient d'admirer le spectacle), le revoilà dans l'axe, repositionnage de la remorque et treuillage de l'ensemble, avec nouveau rippage de la carène lors de la pénible remontée sur la remorque (j'en ai encore mal aux oreilles...) alors que la mer était maintenant à plus de 20 mètres du bateau....
Images totalement surréaliste dignes d'un dessin animé.....
Résultat des courses : la Keelgard et le sabot inox ont bien joué leur role en amortissant ce qu'ils pouvaient, mais entre les 2 (soit 2 mètres environ), le gelcoat n'a pas trop aimé, et il y a une dizaine de gros éclats sur le fond d'étrave, sans que la structure soit touchée (à controler quand même)... Finalement, plus de peur que de mal et du boulot pour cet hiver, mais bon dieu ce que ça m'a marqué cette histoire
.....
Et finalement, le PVC, bein c'est sacrément solide car lorque le bateau est monté d'un coup par la vague et est parti en travers de la remorque, tout l'avant s'est empalé sur les premiers portant métalliques....(c'est à ce moment que j'ai eu le plus peur en étant certain que tout la boudin babord allait s'ouvrir comme une banane)
Voilà, c'était la blagounette des fins de vacances....
Moralité de l'histoire :
- la mise à l'eau ou la remontée, même si ça parait anodin et 'facile' reste une vrai galère dès que les conditions météo ne sont pas optimum
- passée une certaine taille, un bateau ne se manoeuvre plus du tout 'à la force des bras', et il faut être un minimum de personnes pour le positionner et le maintenir en place
- le keelgard et le sabot inox ont sauvé les meubles en évitant à la partie avant de l'étrave (la plus 'affutée' de la carène), et l'extremité arrière qui supporte le poids du moteur, d'exploser sur le granit et les coups de boutoirs de la mer.
Merci à ceux qui auront lu jusqu'au bout
, (et qui auront bien ri, et ils auront eu raison:
-)) j'ai en tout cas expérimenté tout ce qu'il ne faut pas faire.
Comme quoi, on est toujours meilleur que les autres tant que ça ne vous arrive pas (ahhh, cette humilité qui fait si souvent défaut !) ...
Si cette histoire peut servir pour les ch'ti nouveaux qui trainent sur ce site....et faire peur au plus agguerris
NB: Bombard, c'est du solide
... comme quoi les idées reçues
Qui ne voit plus l´eau, a le trim trop haut