Vous avancez tous deux certaines vérités mais vous ne vous 'écoutez' pas mutuellement. Il est probable qu'avec une pêche qui s'est intensifiée en Méditerranée en 50 ans, démographie aidant, la faune a dû en souffrir.
Les stocks se sont-ils maintenus en l'état ou se sont-ils amenuisés?
Il est fort à craindre que la surpêche ait produit des effets néfastes sur les populations de poissons. Rappelons au passage combien l'usage de chaluts est une monumentale stupidité puisqu'elle décime tout sur son passage.
Alors maintenant, abordons vos perceptions respectives de l'état de la faune. Si l'on se déplace avec palmes, masque et tuba autour des côtes rocheuse du Var (Dramont,Miramar, etc..), on n'a que peu de chance de rencontrer une vie marine significative.
En revanche, la plongée en bouteille donne accès, passé 25 m de profondeur, à des rencontres bien plus probables. J'en ai fait l'expérience.
En quarante ans de fréquentation des fonds des environs de Dénia, réputés riches en faune de toute sorte, j'ai noté une évolution très nette de celle-ci.
Le coin a été 'nettoyé' par un tas de pêcheurs SM et autre, et pas toujours de manière légale. Les mérous (chasse autorisée) ont payé un lourd tribut.
Malgré cela, l'attitude des poissons s'est modifiée progressivement. Dans le temps, ceux-ci voyaient venir à eux les personnes et leur équipement sans trop se méfier. Pour eux, le danger d'un prédateur possible ne se manifeste qu'à portée de gueule.
Pour toute défense, ils entraient sans précipitation dans un trou. De la sorte ils indiquaient le lieu où se trouvait leur famille. Après c'était le carnage. Je reconnais y avoir stupidement participé.
Au cours de ces hécatombes quelques bestioles blessée ou pas, échappaient à un sort peu enviable. Ceux-là, lorsqu'ils se trouvaient face à une personne tenant cette drôle de perche, s'enfuyaient sans demander leur reste, indiquant du même coup, l'attitude à adopter à leurs congénères.
Ainsi actuellement, toucher un gros sar relève presque de l'exploit.
Jusqu'à ce jour, ma chasse de prédilection s'est située entre 15 et 22 ou 23 mètres. Trouver à cette profondeur de quoi 'sortir' une pêche convenable n'est pas assuré, d'autant que cette zone est investie chaque jours par des gens aguerris et qui connaissent plutôt bien les lieux.
L'an dernier pour l'ultime pêche, n'ayant pas la jouissance de mon bateau (merci Selva!) je me suis fait déposer en mer sur un fond de 10 mètres.
Je me suis promené sur des lieux autrefois désertés et à ma grande surprise, y ai vu une vie quasi foisonnante. Sars de belle taille, gros corbes et même quelques dorade avaient réinvesti le site rocheux.
J'ai cru, l'espace de trois heures, regouter au plaisir de deux ou trois belles prises et puis, j'ai dû me rendre à l'évidence, les belles pièces qui entraient à trous, se dépêchaient d'en sortir par d'autres issues.
Ce n'est qu'au retour en 'survolant' les bancs de sable que j'ai aperçu un grondin, ailes étalées, posé sur le sol. Sa taille dépassait ce que j'ai pu voir jusqu'alors de l'espèce.
Malheureusement pour lui, il a fait les frais de cette partie de chasse. Je doit préciser que sa chair était d'une finesse exquise.
Alors que dire de ces constats fluctuants d'un lieu à un autres? d'un observateur à un autre?
Même la diminution du produit de la pêche par les pro(s) n'est pas vraiment significative dans la mesure où comme le dit Ptilolo, les poissons connaissent les pièges du filet?
Pour amener de l'eau au moulin de Laurent (Marilo), il est clair que certaines espèces sont plus sensibles aux prélèvement de la pêche industrielle et qu'en conséquence elles sont menacées de disparition.
Bonne journée!
Burtiflup